À l’aube de ses 50 ans, P-A Méthot estime être dans la plus belle période de sa vie | 7 Jours
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À l’aube de ses 50 ans, P-A Méthot estime être dans la plus belle période de sa vie

La radio, la télévision — dont une toute nouvelle émission, Brasserie chez P-A —, des spectacles avec son band, la rentrée est belle et chargée pour P-A Méthot! À la veille de ses 50 ans, qu’il célébrera en décembre, c’est avec conviction qu’il lance: «Je vis la plus belle étape de ma vie» et qu’il s’affirme fier de ne pas avoir de regrets. Et on le croit.

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Avec une nouvelle émission à TVA, ton automne est chargé. Que peux-tu nous en dire, P-A?

C’est un beau projet: quatre épisodes d’une heure, où je reçois des amis, des gens qui m’inspirent, des gens que j’aime, dans une brasserie. Quand j’étais petit, j’étais attiré par la brasserie de mon coin, en Gaspésie. C’était dans le centre d’achats, et on ne pouvait pas y entrer. Il y avait toujours de la musique, de la bouffe, de l’alcool, c’était super convivial, et le seul moyen qu’on avait pour y aller, c’est quand mon père décidait qu’on allait souper là. Et j’adorais ces soirées-là. Moi, j’aime le manque de raffinement volontaire. Je ne veux pas que ce soit trop léché. Au fond, voir des erreurs, j’aime ça! On a vendu le projet sous cet angle; ce serait la Brasserie chez P-A.

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Et quand tu dis que tu aimes que ce ne soit pas léché, à quoi ça ressemble?

Eh bien, on se promène dans la brasserie, ce n’est pas défini. Je voulais que nos échanges soient spontanés, je voulais laisser de la place à l’imprévu. On a même pris le pari risqué de travailler sans textes et sans télésouffleur. Rien. Zéro pis une barre! J’ai une petite réunion avec la production l’après-midi, je sais à peu près où je m’en vais, je connais mes invités, j’ai lu mes dossiers, mais sinon, je me laisse vraiment porter par les conversations.

Et ça fonctionne bien?

Oui, parce que je suis à l’écoute. Avec les années, je me connais. Je sais ce que j’aime et ce que je n’aime pas, comme certaines entrevues où tu te rends compte que la personne se concentre sur la question d’après, sur ce qu’on lui dit dans l’oreillette sans écouter ce que tu dis. Moi, je voulais donner 100 % de la place aux invités. Alors je commence, je les écoute, parfois je réagis, mais sinon j’essaie d’orienter la discussion pour que tout le monde échange, qu’on soit tous ensemble dans la conversation.

Dominic Gouin

Ça prend quand même un certain degré de confiance en soi, mais surtout de générosité pour donner cette place...

Je ne la veux pas, la place! Y’a déjà mon nom partout! (rires) Je te dirais même que dans les deux premières émissions qu’on a faites, je présentais deux petits numéros. J’ai demandé qu’on les enlève pour donner plus de place aux invités, aux musiciens, pour avoir du fun, pour rire, pour provoquer des moments imprévus.

Et il y en a, de ces moments?

Oui, c’est une de nos plus belles surprises. Parce qu’on est dans une brasserie, plus la soirée avance, plus les gens sont à l’aise, de bonne humeur. Et tout à coup, tu te retrouves avec le rappeur KNLO, et c’est lui qui doit finir la soirée en chantant. Puis, subitement, Patsy Gallant décide qu’elle va faire du back vocal avec lui. On s’entend que ce n’était pas prévu, pas plus que le fait qu’elle monte sur la scène pour finir de chanter avec lui avec sa voix exceptionnelle! Ça donne ce genre de moments fous, comme quand on s’est tous retrouvés, dans une autre émission, à danser un continental! Ça m’est passé par la tête: «Hey, ça ne vous tenterait pas de faire un continental? » Et ça marche!

Photo : Dominic Gouin / TVA Pub

Si tu avais à qualifier l’émission, tu dirais que c’est de la spontanéité, de la surprise?

Oui, mais je dirais surtout que c’est tout sauf prétentieux et engagé! C’est vraiment une soirée de plaisir avec des invités le fun que j’apprends à découvrir, et d’autres que j’ai envie de faire découvrir. Et surtout, c’est que l’endroit, la brasserie, fait en sorte que le groove est bon.

C’est une brasserie qui t’appartient?

Non, pas du tout. Et le plus drôle, c’est que ça fait au-dessus de 25 ans que je ne bois pas d’alcool. Ça montre qu’on peut avoir du fun quand même, surtout que dans l’émission, je ne m’impose pas de limite. On ne sait pas vraiment où ça va se terminer.

Les deux premières émissions ont des thèmes: l’amitié pour une et la nostalgie pour l’autre...

C’était comme une évidence. L’amitié, c’est très important pour moi. C’est un peu comme ça que je fais ma carrière depuis le début. Je m’entoure de gens que j’aime, des gens pour qui je me donne. J’ai invité des amis: Peter McLeod, qui est mon grand chum de longue date, Cathy Gauthier et Dominic Paquet, parce qu’on se connaît depuis 25 ans. On a tous vu et vécu les différentes phases de l’humour, et il y en a eu plusieurs! À l’époque où on a commencé, Cathy était une des seules filles à faire la tournée des bars avec nous. Il n’y avait presque pas de filles qui présentaient des numéros; elle arrivait avec son ton à elle. On a traversé les époques ensemble. Celles où on sortait très tard, même jusqu’à très tôt le matin, et après ça, l’époque où nos carrières ont pris de l’ampleur, l’arrivée des enfants. Et là, eh bien, c’est la cinquantaine qui approche. Tout ce chemin, c’est bon de le raconter aux gens. 

Tu dis que vous êtes de vrais amis. Vous étiez là aussi, les uns et les autres, quand ç’a été plus difficile?

Oh, oui, vraiment! En fait, moi, j’ai eu une mauvaise passe, Cathy aussi. Je t’en parle parce qu’elle en a parlé ouvertement, et on était là les uns pour les autres. Cathy et moi, on se dit tout le temps qu’elle est ma petite sœur et moi, son petit frère. Et au-delà de l’humour, de notre métier, il y a beaucoup de respect entre nous et une réelle amitié. Il y a aussi un espace qu’on se laisse, mais si tu as besoin de moi, je serai là. 

L’autre thème abordé dans les premières émissions, c’est la nostalgie...

Je suis un grand nostalgique, je ne vis que de nostalgie! (rires) Regarde, je vais te montrer mes tatouages sur mon bras: le petit truc de plastique qu’on accrochait aux 45 tours, un Pontiac 68, un briquet Zippo — mon grand-père avait ça. Oui, j’ai même la nostalgie tatouée sur le corps! J’aime ramener des vieux souvenirs, surtout que je vais avoir 50 ans cette année. Donc, j’en connais des vieilles affaires! Dans cette émission, Peter McLeod nous parle d’une toune qui le fait pleurer chaque fois qu’il l’entend, parce que ça lui rappelle son père. Jean-Marc Généreux nous raconte comment il a rencontré France, sa femme. Il avait seulement neuf ans et il a demandé à ses parents de l’inscrire à des cours de danse parce qu’il voulait la voir. Et ça fait plus de 40 ans qu’ils sont ensemble. Il raconte qu’ils ont été champions du monde, et que France a dû arrêter de danser à la naissance de leur fille. Mais je ne vais pas trop dans cette direction, parce qu’on est dans une brasserie et que ce n’est pas le ton que je veux donner. Je ne veux pas mettre mes invités dans un mood comme ça. C’est tellement ouvert, comme émission. Tout le monde intervient, échange, c’est très décousu, naturel, et ça donne des moments magiques. 

Tu me dis que tu vas avoir 50 ans cette année... Qu’est-ce que ça te fait?

J’aurai 50 ans le 11 décembre. Disons que mes genoux et mes jambes me le rappellent déjà! Cet été, avec mon groupe de musique, j’ai essayé d’être une rock star, mais mes jambes me disent encore que je n’en suis pas une. Ça fait deux semaines qu’on ne joue plus et j’ai encore besoin de glace sur mes genoux! (rires) J’ai fait plusieurs spectacles, mais les gros, gros spectacles, on en a fait quatre dans les festivals. J’aime la musique, le band est bon, et ça me libère. Quand je suis là, j’ai juste à le vivre pleinement. Je ne fais même pas de jokes dans le show. J’arrive sur scène, je dis «Salut tout le monde, on est P-A et les Pas propres!» et je me donne. Quand je sors de là, je suis détrempé, j’ai chaud, et je m’en fous! J’ai vraiment tripé, c’est un beau projet! Et surtout, ça se passe avec les musiciens avec qui j’ai fait un premier spectacle, il y a longtemps. 

Tu es donc un fidèle dans la vie...

Oui. Ça fait 16 ans que je suis avec ma blonde (Véronique, avec qui il a eu sa fille, Zoé), 22 ans que je suis avec mon gérant (Steeve Godbout), 13 ans avec ma boîte de production, et 10 ans avec mon band. Je ne sais pas si c’est être fidèle ou loyal, mais je n’ai qu’une parole. Et aussi, je veux amener les gens que j’aime dans mon aventure. Dans tous mes projets, les autres sont importants pour moi. Sur n’importe quel plateau, je suis le dernier à partir et j’ai dit merci à tout le monde avant de m’en aller! Ou encore, on me cherche et je suis en train de manger avec les techniciens, parce qu’ils sont importants, et que ça compte pour moi. Quand j’arrive pour l’émission La brasserie à P-A, je fais le tour, je vais saluer tout le monde. Et si quelqu’un manque de quelque chose, je suis là. Parfois, les gens disent «Y’est où P-A?! Il est parti chercher de l’eau pour quelqu’un!» Je suis comme ça. J’ai besoin que tout le monde soit bien. 

Dominic Gouin

Et quel bilan fais-tu quand tu regardes en arrière et constates tout le chemin que tu as parcouru?

Je suis fier. Tu sais, ce que je voulais, c’était d’arriver à 50 ans sans regret. Et c’est exactement ça. Il y a des choses que j’aurais pu faire autrement, mais chaque fois que je les ai faites comme je voulais, ça m’a amené quelque chose de bien, et de mieux. Je peux dire, et c’est beaucoup, que je n’ai pas de regrets. Je suis content du papa et de l’artiste que je suis devenu, content d’avoir de nouveaux défis, et surtout content qu’on me fasse enfin confiance. Ça, j’avais hâte. Il a fallu du temps. C’est sûr que j’arrive «décousu», et pas à peu près! (rires) Ça peut être déstabilisant, mais autant à la radio qu’à la télévision, on me fait maintenant confiance. On me laisse aussi aller, et c’est comme ça que je fonctionne le mieux. Je suis content, parce que peu importe où je travaille, on peut dire de moi que j’arrive préparé, de bonne humeur et respectueux des autres. 

Mais ç’a été plus long pour toi comme accomplissement...

Oui, pour moi, l’humour est un accident de parcours. Quand j’ai commencé, j’étais à l’université, j’avais prévu de faire autre chose dans la vie. Je n’ai pas fait l’École nationale de l’humour, j’habite encore Québec. J’avais ce genre de trucs qui pouvaient rendre les gens hésitants à m’engager. Je n’ai pas fait les choses de la manière la plus simple, mais ça m’a tout de même amené là où je voulais aller, et j’en suis fier.

Dominic Gouin

Donc, au-delà du fait de ne pas avoir de regrets, tu approches la cinquantaine en étant heureux?

Mets-en! Une cinquantaine accomplie. Moi, mon but, ça n’a jamais été d’être une star ou une vedette, et ça n’a jamais été d’être millionnaire. Je voulais faire des choses que j’aime dans la vie. Je voulais essayer tout ce que je suis capable d’essayer. Que je me plante ou non, ce n’était pas grave. J’en avais envie et je l’ai fait. J’arrive à 50 ans, je fais de la télé, de la radio, de la musique, je fais de l’humour et je ne le rentre pas dans la gorge de personne. Les gens viennent me voir parce qu’ils en ont envie. Alors oui, en ce moment, je vis le meilleur de ma vie.

Les deux premiers épisodes de Brasserie chez P-A seront présentés les 14 et 21 septembre à 20 h, à TVA. Les deux autres émissions seront diffusées en décembre. P-A pilote l’émission du retour à la maison sur les ondes du FM93.

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