Le reflux gastro-œsophagien: tellement incommodant! | 7 Jours
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Le reflux gastro-œsophagien: tellement incommodant!

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Illustration: Shutterstock

Il semble que près de cinq millions de Canadiens souffrent de reflux gastro-œsophagien (RGO), une maladie digestive chronique très incommodante. De fait, une étude canadienne a estimé que les patients atteints de RGO perdent 16 % de leur temps de travail lorsque leurs symptômes ressurgissent.  

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Les symptômes

Les principaux symptômes apparaissent la plupart du temps après les repas ou en position allongée: on éprouve une sensation de brûlure qui remonte derrière le sternum et on a des régurgitations acides dans la bouche. On peut aussi noter ces symptômes:

  • un mal de gorge récurrent.
  • de l’asthme durant la nuit, sans qu’elle ait de rapport avec une allergie.
  • une voix enrouée (surtout le matin).
  • des nausées.
  • une mauvaise haleine.
  • une toux chronique.
  • un hoquet fréquent.
  • des problèmes dentaires (la perte de l’émail des dents).

Or il est important de rapidement consulter notre médecin si on souffre des symptômes suivants, beaucoup plus alarmants:

  • une difficulté à avaler. 
  • des vomissements fréquents. 
  • une douleur quand on avale. 
  • la présence de sang dans les crachats (expectorations), dans les vomissements ou dans les selles (selles noires).
  • une perte de poids anormale. 

Le nourrisson pouvant aussi être touché par le RGO et parce que, non traitée, l’affection peut causer un retard de croissance et de l’anémie, on consultera un pédiatre si on note les symptômes suivants:

  • des régurgitations excessives et (ou) des vomissements.
  • un refus de boire.
  • des crises de pleurs.  

Les causes de la maladie

Dans la plupart des cas, le reflux est causé par le mauvais fonctionnement du sphincter œsophagien inférieur, dont la fonction est de laisser passer la nourriture ingérée vers l’estomac et d’empêcher qu’elle remonte vers l’œsophage. Chez le nourrisson, il survient parce que le sphincter est immature et qu’il ne fonctionne pas encore pleinement. Enfin, le RGO peut aussi survenir en cas de hernie hiatale.  

Les facteurs de risque

Voici ce qui peut augmenter le risque de RGO:

  • Une grossesse (surtout au cours des derniers mois), car le fœtus exerce une pression supplémentaire sur l’estomac. Le reflux disparaîtra après l’accouchement.
  • L’obésité et le surpoids.
  • L’âge. Il semble que le RGO soit plus fréquent à partir de 50 ans, car le sphincter œsophagien est moins efficace.
  • La sclérodermie, une affection caractérisée par l’apparition d’une peau épaisse et dure.
  • Certains sports comme le plongeon et la course à pied.
  • Le tabagisme.
  • La consommation d’alcool. 

Les complications possibles du RGO

Une exposition prolongée de l’œsophage aux sucs gastriques peut entraîner:

  • des lésions de l’œsophage qui finiront par causer des ulcères (il en existe quatre stades, selon leur nombre, leur profondeur et leur étendue).
  • une hémorragie.
  • le rétrécissement du diamètre de l’œsophage qui entraîne une difficulté à avaler et une douleur quand on déglutit.
  • un œsophage de Barrett, maladie précancéreuse qui affecte la muqueuse de l’œsophage. Elle survient quand les cellules normales qui tapissent l’œsophage sont remplacées par des cellules qui évoluent normalement dans l’intestin. L’œsophage de Barrett peut mener au cancer de l’œsophage. 

Le diagnostic

Dans la plupart des cas, le diagnostic est plutôt facile à poser en fonction des symptômes énumérés. Toutefois, il peut être nécessaire d’effectuer des tests pour confirmer le diagnostic ou pour déterminer s’il y a présence de lésions (et leur ampleur) au niveau de l’œsophage. Une endoscopie du tube digestif supérieur fait partie des tests pouvant être réalisés, tout comme l’examen de pH-métrie, qui mesure le degré d’acidité de l’œsophage sur une période de 24 heures. D’autres tests peuvent aussi être prescrits, comme le TOGD (transit œsogastroduodénal), qui permet de visualiser les contours de l’œsophage et ses mouvements après ingestion d’un produit radio-opaque, ou la manométrie et la manométrie haute résolution, qui aident à analyser la motricité de l’œsophage par l’entremise de capteurs intra-œsophagiens. 

Les traitements

Il est bien sûr recommandé de cesser le tabagisme et la consommation d’alcool ainsi que de perdre du poids. Le médecin pourra nous prescrire différents médicaments pour diminuer l’acidité gastrique.

Les antiacides en vente libre (Rolaids, Maalox, Rocgel, Tums, Xolaam)

Ils ont pour but de neutraliser l’acidité gastrique. Or, si après trois semaines d’utilisation on a toujours des symptômes, il est important de revoir notre médecin.

Les antagonistes H2 (Pepcid, Nizaxid, Tagamet, Raniplex, Azantac, Axid)

Ils servent à réduire la production d’acide par l’estomac. Il n’est pas recommandé de les prendre sur de longues périodes, car ils peuvent interférer avec l’absorption de certains nutriments essentiels.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) (Losec, Pantoloc, Inexium, Lanzor, Pariet, Nexium, Prevacid) 

Ce sont des médicaments très efficaces pour traiter le reflux, mais ils peuvent entraîner des effets secondaires s’ils ne sont pas pris correctement. Il est donc important de suivre les recommandations de notre médecin ou de notre pharmacien.

Et parce que certains médicaments peuvent provoquer ou aggraver les symptômes du reflux gastro-œsophagien, on évitera l’acide acétylsalicylique (AAS, Aspirine), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les médicaments qui servent à traiter l’ostéoporose. Il est donc important de consulter notre médecin pour avoir des solutions de remplacement qui n’aggraveront pas le RGO. Pour finir, quand les traitements médicamenteux n’apportent aucune amélioration, une chirurgie est possible, mais elle est réservée aux personnes souffrant de graves complications.

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