Le fils de Gilles Latulippe heureux du retour de Symphorien
Le fils de Gilles Latulippe, Olivier Latulippe, garde de beaux souvenirs de l’époque de Symphorien, et il est le premier à se réjouir du fait que l’on fasse revivre sur scène cette comédie de situations où brillait son défunt papa.
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Olivier Latulippe a été producteur avec son père et impliqué au Théâtre des Variétés. Il est aujourd’hui courtier immobilier. S’il n’est plus dans le monde du showbiz, il est heureux d’y avoir grandi et d’en avoir fait partie. Ce bonheur se rallume avec Symphorien: La pièce de théâtre, qui fera renaître le célèbre personnage campé à l’écran par son père. «Je suis extrêmement content de savoir que l’œuvre de Marcel Gamache, qui était mon parrain, et dans laquelle jouait mon père, revit! admet-il. Le producteur a contacté Lise Gamache, la fille de Marcel Gamache, qui est détentrice des droits de Symphorien. Moi, je l’ai appris à la radio. J’ai tout de suite texté Lise pour lui dire que j’étais content. Je suis très, très heureux parce que ces personnages-là sont tous fantastiques et qu’ils peuvent très bien vivre de nos jours! Je trouve ça merveilleux qu’on leur donne une deuxième vie!»
Une amitié est née
Marcel Gamache a misé sur Gilles Latulippe lorsqu’il a décidé de faire de Symphorien Laperle — qui était un personnage secondaire dans Cré Basile — le centre de sa prochaine série. Et il a gagné son pari! «La réaction que le public avait aux apparitions de Symphorien dans Cré Basile était bonne. Aussi, Marcel et mon père sont vite devenus très, très proches.» Tout cela a donc donné naissance à Symphorien... et à une grande amitié!
Oui, Marcel n’était pas moins que le meilleur ami de Gilles Latulippe. «C’était presque un deuxième père pour lui. Il est arrivé dans la vie de mon papa au moment où mon grand-père, le père de mon père, est décédé. Et il y avait cette différence d’âge — Marcel était né en 1913, mon père, en 1937 — qui faisait en sorte que Marcel aurait pu être le père de mon papa. Il a été un père spirituel pour lui. Pour moi, il était comme un grand-père, un grand-oncle qui a toujours fait partie de ma vie. C’était un homme simple, cultivé, attentionné et sensible.» L’auteur est décédé en 1995. Olivier avait alors la jeune vingtaine.
Gilles était un idéateur
Gilles Latulippe était très investi dans l’émission Symphorien. «Marcel scénarisait, et mon père parlait beaucoup avec lui, et il trouvait des twists. Il passait des heures au téléphone avec Marcel à dire: “Tel personnage pourrait faire ça.” Marcel avait une machine reliée à une espèce de suce qu’il collait sur son téléphone pour enregistrer leurs conversations, mais souvent, il rappelait le lendemain pour dire: “Gilles, ça n’a pas enregistré!” Alors mon père lui rappelait les idées qu’ils avaient échangées.»
On l’a reconnu en Espagne
On reconnaissait Gilles (et/ou Symphorien) partout où il allait. C’est même arrivé qu’il le soit à l’étranger. «Un jour, au milieu des années 1980, on était à Madrid. Pendant que ma mère et moi, on se reposait, mon père est descendu dans le hall de l’hôtel pour aller se promener, et un Espagnol l’a vu et a crié: “Symphorien!” Ce monsieur avait travaillé au Château Frontenac, à Québec. Alors, grâce à lui, on a été méga-gâtés! Il nous a donné les meilleures adresses. Pour lui, c’était mirobolant d’avoir Symphorien à l’hôtel!»
Il archivait ce qu’il faisait
Le défunt comédien, amant de technologie, conservait des enregistrements de ses émissions et de ses pièces. «Mon père, qui était un précurseur, aimait la technologie. Ça lui a permis d’archiver tout ce qu’il avait fait. Il avait acheté un magnétoscope Beta aux États-Unis avant que ce soit commercialisé et connu ici. Il enregistrait ses émissions. Il a aussi enregistré, avec une caméra, une représentation de chaque production qui a été faite au Théâtre des Variétés.»
De son père, Olivier a conservé peu d’objets. «Je ne vis pas dans le musée Gilles Latulippe.» Il songe à lui dans certaines circonstances. «Mais ce n’est jamais triste. Ça arrive surtout quand je vois quelque chose de comique: je me dis alors qu’il se serait roulé par terre.»