Lafortune en papier | Des mains de magicien
Lundi 19 avril à 20 h, ARTV

Claude Lafortune
Grâce à ses talents d’artiste, d’animateur et de raconteur, Claude Lafortune a marqué les enfants avec ses émissions jeunesse. Pendant cinq décennies, il a créé des personnages, des animaux et des décors en utilisant exclusivement du papier, des ciseaux et de la colle. Dans ce film, on redécouvre son art en s’intéressant à la vie et au travail de cet homme exceptionnel.
Le talent artistique et l’amour du papier et du travail manuel, Claude Lafortune les possède depuis toujours. Il a de la difficulté à admettre qu’il est un artiste, mais son unicité et ses œuvres parlent pour lui. Pendant plusieurs décennies, ce créateur exceptionnel a animé les matinées de millions d’enfants — aujourd’hui adultes — et raconté grâce à ses personnages l’évangile, l’histoire, la vie...
Le saut à la télévision
Claude Lafortune commence sa carrière en tant qu’enseignant en arts plastiques. Par la suite, il devient décorateur, puis animateur des populaires émissions jeunesse L’évangile en papier et Parcelles de soleil.
«Comment on a choisi le papier? Ça, je ne le sais pas. Mais quand c’est arrivé, ça, je le sais! C’était en 1961, j’étais professeur d’arts plastiques à Sherbrooke et j’avais fait ma crèche de Noël en papier. Ça m’avait amusé, et petit à petit j’ai développé la technique. Un réalisateur a découvert mon travail et m’a demandé de créer des personnages pour La souris verte», explique Claude Lafortune dans le film.
Pendant plusieurs années, il travaille à Radio-Canada en tant que décorateur pour les émissions La boîte à surprise, La ribouldingue et La souris verte. En 1973, il passe devant la caméra et anime Du soleil à cinq cents en compagnie de Rina Cyr et de Serge Thériault. Sa carrière d’animateur jeunesse se poursuit jusqu’au moment où Parcelles de soleil prend fin, dans les années 2000.
Cette aventure aura occupé 12 ans de sa carrière et lui aura permis de rencontrer des centaines d’enfants. «Parcelles de soleil valorisait la différence. Je rencontrais des enfants avec toutes sortes de différences», rappelle l’animateur. Deux jeunes filles qui ont pris part à cette émission font une apparition dans le film: Caroline Pazzy, qui a été sa première invitée, et la comédienne Marie-Évelyne Baribeau (Mémoires vives, Une autre histoire), qui lui a aussi rendu visite sur le plateau lorsqu’elle était enfant.
Une carrière marquante
Très humble, Claude Lafortune semble surpris de recevoir tant de marques de reconnaissance du public. En compagnie de Tanya Lapointe, réalisatrice de Lafortune en papier, on l’accompagne dans les expositions qui mettent ses créations en valeur. Chaque fois, il s’étonne de voir que les gens se déplacent en grand nombre pour le rencontrer et admirer son travail. À chacune de ses sorties publiques, de nombreuses personnes lui témoignent leur amour et lui signifient qu’il a bercé leur enfance.
Claude Lafortune a marqué le Québec tout entier et a reçu plusieurs prix et distinctions au cours de sa carrière. La caméra le suit d’ailleurs lors de la remise d’une médaille honorifique par le gouverneur général du Québec et celle d’un doctorat honoris causa de l’Université du Québec à Montréal. Si ce sont pour lui de belles marques de reconnaissance, ce sont ses amis, dont Antonine Maillet, Yanick Nézet-Séguin et Marie Eykel, qui parlent de lui dans les termes les plus élogieux.
Beaucoup plus que du papier
Claude Lafortune est devenu célèbre en choisissant de travailler le papier comme personne d’autre ne le faisait. «Le papier est ce qu’il y a de plus important pour moi après ma famille», révèle-t-il dans le documentaire. Cette passion de transformer le papier en véritables œuvres d’art ne l’a jamais quitté. Tout au long du film, on peut admirer plusieurs de ses personnages et le voir en plein travail. Si, à ses yeux, le papier est un médium éphémère, ses personnages sont toujours bien présents et continuent d’émerveiller petits et grands.
Colle, Papier, Ciseaux, hommage à Claude Lafortune
L’exposition Colle, papier, ciseaux, qui regroupe plusieurs œuvres de Claude Lafortune et dont on fait mention dans le film, a voyagé partout au Québec. Il est toujours possible de la voir au Musée des religions du monde, à Nicolet.