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Pierre-Yves McSween planche sur un troisième livre

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Julien Faugère

Pierre-Yves McSween commente l’actualité économique comme d’autres décrivent des rencontres sportives. Ce passionné des chiffres, surtout de ce qu’ils cachent parfois, est devenu une référence dans son domaine. Sa phrase fétiche, «En as-tu vraiment besoin?», conditionne désormais nos réflexes d’achat en faisant de nous des consommateurs plus avisés.

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En 2009, si on m’avait dit, alors que je travaillais dans mon cubicule d’une banque canadienne, qu’un jour j’allais devenir prof au cégep et qu’ensuite je laisserais cet emploi pour devenir chroniqueur et animateur, je ne l’aurais pas cru», se souvient Pierre-Yves McSween, qui dispose de tribunes de choix: Puisqu’il faut se lever, Le Québec maintenant au réseau Cogeco et L’indice McSween à Télé-Québec. Une fois le matin et deux fois en fin de journée à Montréal et à Québec, il commente à la radio les mesures fiscales et les nouvelles économiques du jour qui influeront sur les indices boursiers et, indirectement, sur nos vies. «Lorsque j’étais comptable et que j’écoutais des chroniqueurs économiques, je leur disais, à travers ma télé ou ma radio, prends tel angle ou pose telle ou telle question à ton invité. Maintenant, je peux le faire. (rires) Je comprends toute la frustration du contribuable ou du travailleur, parce que je l’ai été moi-même», explique celui qui, quotidiennement, réapprête cette denrée pour la rendre comestible et digeste.

Salarié pendant une quinzaine d’années, ce comptable professionnel agréé avait été, avant d’aboutir dans les médias, professeur au cégep et chargé de cours à l’université. Grâce à cet heureux mélange, il a apporté un tout nouveau style à son champ d’expertise. «De 2004 à 2006, alors que j’étais comptable, j’ai étudié le journalisme. J’ai remarqué qu’on apprenait d’abord les rigueurs du métier et qu’ensuite on cherchait sa spécialisation. Comme je maîtrisais déjà ma matière, ça m’a donné une assurance qui m’a permis d’aborder des sujets austères sans l’être pour autant», explique le quadragénaire, qui n’a pas senti le besoin d’avoir l’air d’un chroniqueur économique pour en être un.

S’il a confiance en ses moyens, Pierre-Yves McSween n’en est pas moins conscient de la fragilité du piédestal sur lequel repose son succès. «Le monde des médias est éphémère. Il faut prendre ce métier comme étant une parenthèse dans sa vie. J’adore, même si c’est très exigeant. Ma récompense est de me sentir utile à quelqu’un quelque part», dit-il. De fait, il consacre près d’une cinquantaine d’heures par semaine à étoffer ses opinions et commentaires ainsi qu’à alimenter ses publications sur les réseaux sociaux. Père de famille en garde partagée de deux enfants, Émile, six ans, et Édouard, neuf ans, l’animateur se réveille tous les matins à 4 h, souvent devant une feuille blanche, afin de préparer les sujets matinaux qu’il livrera dans l’émission de Paul Arcand au 98,5 FM.

«Jusqu’à 7 h 15, je suis en mode préparation. Ensuite, et même durant ma chronique, je m’occupe de mes enfants jusqu’à ce qu’ils partent pour l’école. Dès que j’ai un moment de libre, je travaille. N’étant pas un gars très organisé, j’ai été obligé de le devenir. Mon truc? Je fais la tâche moins pressante d’abord! Cela me force à ne jamais procrastiner trop longtemps», explique-t-il, prouvant que le temps c’est de l’argent. En télétravail Habitué au télétravail depuis bientôt cinq ans, Pierre-Yves a poussé son souci d’efficacité en donnant une double utilité au garage de son duplex. «Il est devenu à la fois ma chambre à coucher et mon studio de radio. Devant mon lit, j’ai un tableau blanc sur lequel j’écris toutes les choses que j’ai à faire. Dès que quelque chose s’ajoute, pour ne pas l’oublier, je l’inscris.»

Avouant dormir trop peu, il fait un parallèle amusant entre Gregory Charles et lui, mais ne cherche pas à rivaliser avec le célèbre musicien, insomniaque notoire. «Des fois, je me sens comme lui. (rires) Je me fais croire que c’est correct, mais ce n’est pas sain. Il faudrait que je me couche à 22 h, mais je n’y arrive pas souvent.» Loin de se plaindre de son sort, il reçoit quotidiennement plusieurs dizaines de messages d’auditeurs lui demandant des conseils financiers. «Celui qui revient le plus souvent est: dans quoi devrais-je investir? Or il m’est interdit de répondre. C’est comme si tu demandais à ton plombier de te dessiner le plan d’une réparation que tu ferais toi-même», dit-il en souriant. Quand on a la notoriété qu’a acquise Pierre-Yves McSween, on doit composer avec une certaine perte d’anonymat, mais surtout un regard plus inquisiteur sur les achats qu’on fait. «L’autre jour, en allant faire tester l’eau de la piscine, j’ai décidé d’acheter un nouveau filtre. Un client m’a demandé si j’en avais vraiment besoin! On me la sert au moins une fois par semaine. C’est quand même gratifiant de s’être taillé une place dans le vocabulaire populaire», mentionne-t-il.

D’ailleurs, la recette du succès de son premier livre, En as-tu vraiment besoin? — vendu à presque 200 000 exemplaires —, a fait école et est maintenant citée dans les manuels de marketing. Même s’il sait qu’un tel succès de vente se répète rarement, l’auteur planche déjà sur ses ouvrages à venir. Le prochain, qui sera publié cet automne, abordera la liberté financière précoce. «Mon troisième livre, qui est déjà en chantier, s’appellera La facture amoureuse. L’argent et l’amour sont des sujets indissociables. Presque toutes les histoires d’horreur qu’on me raconte contiennent ces ingrédients», mentionne en riant Pierre-Yves McSween qui, chiffres à l’appui, se promet de faire mentir l’adage voulant que l’amour n’ait pas de prix.

En attendant la parution de son prochain livre à l’automne, on l’écoute au 98,5 FM à Puisqu’il faut se lever et Le Québec maintenant, ainsi qu’à L’indice McSween à Télé-Québec.

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