Voici pourquoi Alex Nevsky et Vanessa Pilon sont discrets ces temps-ci sur les réseaux sociaux

Il est difficile de se garder actif en cette période de confinement, mais voilà que Vanessa Pilon et Alex Nevsky s’associent à la Fondation du Children afin de nous proposer une pause santé quotidienne et en direct pendant la pandémie. Le couple, en quarantaine dans sa maison de campagne avec sa petite Claire, s’est prêté au jeu en participant à une séance en direct. Quelques heures après cette pause santé, nous avons discuté de ce beau projet et du confinement en famille
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Alex et Vanessa, comment allez-vous en cette période de confinement?
VANESSA: Nous vivons ça bien. Nous nous sommes créé une petite routine de famille. Nous sommes vraiment chanceux: nous sommes à la campagne et nous avons de l’espace pour aller dehors. Cette période me permet de faire des choses que j’avais envie de faire et que je remettais à plus tard à cause de mon horaire. Je vois donc cette situation comme une opportunité.
ALEX: Pour moi, la vie n’a pas beaucoup changé. Peu avant la COVID-19, je passais déjà beaucoup de temps avec ma fille, à être un papa à la maison. Comme Vanessa s’était beaucoup occupée de la petite dans les derniers mois, pendant que j’avais un horaire de fou, c’était à mon tour de le faire pour qu’elle puisse se consacrer à ses projets. En ce moment, je savoure cette période de confinement obligatoire. Je suis très heureux avec Vanessa et ma fille.
Vous faites partie de l’initiative Bouger autrement, de la Fondation du Children. Parlez-moi de votre implication...
A.: Le Children nous a sollicités, et nous avons trouvé l’initiative de faire bouger les gens intéressante. C’est une belle façon de faire bouger les enfants durant cette période de quarantaine. Notre fille, Claire, n’est pas en âge de passer son temps sur une tablette ou de jouer à un jeu vidéo, mais nous savons très bien que les enfants plus vieux vivent une tout autre réalité. Donc, du lundi au vendredi, à 10 h 30, la Fondation propose une série d’exercices simples à faire, issus de la méthode Essentrics. Il suffit d’aller sur la page Facebook du Children. Si on a raté les cours, on peut faire du rattrapage en tout temps; tout est sur la page Facebook.
V.: Cette proposition s’adresse autant aux enfants qu’aux parents. C’est plus difficile pour ces derniers, quand ils sont enfermés avec les enfants, de faire leur heure de yoga chaque jour. Bouger autrement propose une façon de bouger qui n’est pas compliquée. Pas besoin d’équipement. Et il n’y a pas de sauts à exécuter; ainsi, les gens ne font pas de bruit, ce qui est un avantage pour ceux qui vivent en appartement. C’est un entraînement super efficace, que beaucoup de joueurs des Canadiens et d’autres athlètes ont intégré à leur programme d’entraînement.
Vous avez été les artistes invités à une séance d’entraînement. Avez-vous trouvé ça difficile?
V.: Honnêtement, disons que ça fait du bien, parce que je n’avais pas bougé tant que ça depuis le début du confinement; j’ai la manie de toujours remettre ça au lendemain. Finalement, bouger m’a fait du bien à la tête et au corps.
A.: Vanessa et moi ne sommes pas de grands athlètes. Les exercices proposés sont bons sur le plan cardiovasculaire. Je me rends compte que je vieillis. Dans la technique Essentrics, il y a aussi beaucoup d’étirements, ce que j’ai trouvé difficile parce que je ne suis pas flexible du tout. J’ai le corps de quelqu’un de 98 ans! Donc, faire ça en direct devant une caméra, ç’a été un beau défi pour moi. Je ne voulais pas avoir l’air épuisé et je voulais garder le sourire devant les 23 000 personnes qui nous regardaient! Mais je compte bien en refaire d’autres.
À quoi ressemble une journée typique dans votre vie en ce moment?
V.: Nous avons un programme assez simple. Le matin, nous mettons de la musique et nous dansons avec Claire. Nous allons aussi beaucoup dehors. Notre fille adore sauter dans les flaques de boue; comme il y en a beaucoup sur le terrain, elle est servie! De plus, Alex et moi assurons le volet cuisine à tour de rôle; nous formons une super équipe aux fourneaux!
A.: De mon côté, à ma grande surprise, je suis rendu manuel! Je suis en train de terminer un gros bac de compost de 9 pi x 3 pi, une commande de ma blonde. J’ai même mes outils: une scie ronde, une perceuse... Je n’en reviens pas!
V.: Quand j’ai connu Alex, il a installé une tringle à rideaux... Ça lui a pris presque deux heures! Et le résultat n’était pas parfait. Mais là, il m’impressionne. Moi, pendant ce temps, je jardine et je suis des cours en ligne afin d’apprendre la permaculture. J’aimerais faire pousser nos légumes et nos fruits. Je me suis rendu compte, pendant la quarantaine, que je dépendais beaucoup de l’épicerie pour manger; j’ai envie de changer ça.
Qu’est-ce que vous découvrez sur vous ces derniers temps?
A.: Que j’ai beaucoup trop de poils! J’ai les cheveux longs et une longue barbe. (rires)
V.: En ce moment, je découvre beaucoup plus qui je suis. Je me rends compte que je peux être autre chose que ce que je fais dans mon travail. Je pense que désormais je vais avoir encore plus envie de laisser beaucoup de place aux choses que j’aime, de me faire plus plaisir.
Est-ce que la vie à trois est difficile dans ce contexte?
A.: Nous nous laissons chacun beaucoup de temps. J’ai besoin d’être seul parfois pour faire mes rénovations ou ma musique. Des fois, c’est moi qui m’occupe de Claire pendant que Vanessa apprend la permaculture ou qu’elle poursuit ses études en parfumerie. C’est important de se garder une petite bulle créative et des moments en solo de temps en temps.
Quand vous êtes-vous rendu compte de l’ampleur de ce qui nous arrive?
V.: La semaine après le début du confinement, je devais partir en Espagne et en Italie afin de tourner Allons boire ailleurs sur TV5. Quand mes tournages ont été annulés jusqu’à l’été, j’ai compris l’ampleur de tout ça. Depuis, je ne suis pas sortie une seule fois, puisque c’est Alex qui fait l’épicerie.
A.: Ici, nous vivons entourés d’arbres, sans voir personne, mais lorsque je vais à l’épicerie, je constate l’ampleur de ce qui se passe. Il y a une tension et une anxiété générales. C’est quand je vis ces moments-là que je trouve ça plus tangible. Le gros coup pour moi est survenu lorsque les autorités ont annoncé qu’il n’y aurait pas de festivals durant l’été. Une belle saison s’en venait pour moi: je devais donner une vingtaine
de spectacles. Mais je pense qu’il faut essayer de bien prendre ça et d’en faire quelque chose de positif.
Alex, on ne te voit pas faire de la musique sur les réseaux sociaux en temps de crise. Pourquoi?
A.: Avant la crise, j’étais bien content d’entamer ma tournée cet été et de retrouver le public, mais comme tout a été reporté, je me fais discret. Je ne fais pas partie des artistes qui ont peur d’être oubliés parce qu’ils sont loin du public. Je ne ressens pas le besoin de nourrir les réseaux sociaux. Je profite du fait que je ne suis pas dans l’œil du public pour prendre du temps en famille, ce que je n’ai pas eu suffisamment le temps de faire ces dernières années. Je suis content de pouvoir prendre du recul en ce moment. C’est la décision que j’ai prise même si je sais que ce serait forcément mieux pour ma carrière si je m’activais sur les réseaux sociaux. En fait, je ne ressens pas le besoin de montrer ma vie sur Instagram ou Facebook.
V.: Je ne suis pas active moi non plus en ce moment. On dirait que toute cette situation nous mène vers un genre d’introspection. Je prends donc ces moments-là comme une pause pour réfléchir. Je ne veux pas faire du bruit pour faire du bruit. Je fais du travail sur moi et sur ma vie. Et comme en ce moment je n’ai pas le cœur tant que ça à rire, je n’ai aucune envie d’attirer l’attention sur moi.
Vivez-vous une certaine inquiétude face à la situation actuelle?
A.: Non. Je suis dans l’acceptation et je suis résilient. En même temps, nous sommes très conscients, Vanessa et moi, que nous sommes privilégiés. Nous avons des sous en banque pour passer à travers cette situation, nous vivons dans un bel endroit et nous sommes ensemble.
Est-ce difficile pour vous de ne pas voir vos proches?
V.: Oui. Je m’ennuie de ma mère. Elle est infirmière dans un CHSLD et elle est au front. Comme elle a une santé un peu fragile, je m’en fais pour elle. En ce moment, elle fait passer les autres avant elle. J’ai donc une bonne pensée pour ma maman et je suis fière d’elle. Je l’admire beaucoup, et j’ai un pincement au cœur quand je pense que je ne pourrai pas la voir avant un bout. Mon père, je le vois de l’autre côté de la butte, qui racle son terrain; il va s’installer éventuellement près de chez nous.
Comment voyez-vous les prochains mois?
V.: Nous nous voyons sur notre terre en train de cultiver nos légumes et de regarder pousser les fleurs.
A.: Nous attendons le jour où je pourrai reprendre la route pour faire des spectacles et où Vanessa pourra prendre l’avion pour les tournages de son émission de voyages. Mais en attendant, nous tentons d’être heureux et de nous dire que ça va bien aller!
Les capsules Bouger autrement sont diffusées en ligne en direct de la plateforme facebook.com/lechildren, du lundi au vendredi à 10 h 30.