Doc humanité | 50/50: le documentaire
Samedi 9 mai à 22 h 30, Radio-Canada

Laurence Trépanier et Tanya Lapointe en compagnie de Françoise David.
Pendant que certains rêvent d’un Québec où les hommes et les femmes seraient parfaitement égaux, d’autres cherchent déjà à transformer cet espoir en réalité. On découvre leur combat pour la parité dans 50/50: Le documentaire.
En tant que femmes, les journalistes et réalisatrices Tanya Lapointe et Laurence Trépanier savent que l’égalité entre les sexes est encore très loin d’être atteinte. À la recherche de pistes de solution concrètes pour accélérer le processus, elles ont rencontré une vingtaine de politiciens, de journalistes, d’auteurs, d’entrepreneurs et de féministes des deux genres qui révèlent comment ils mettent leurs idéaux en action dans 50/50: Le documentaire.
Revenir aux bases
Loin d’être aussi complexe qu’on pourrait le penser, le concept de la parité est défini comme une participation représentative de la société dans les institutions privées ou publiques. On est toutefois loin du compte au Québec, où les femmes, qui composent 51 % de la population, sont très peu nombreuses à accéder aux postes de haute direction et à participer aux conseils d’administration.
Afin d’expliquer ce phénomène, la journaliste Noémi Mercier évoque une étude qui a montré qu’un homme carriériste est perçu positivement... alors qu’une femme qui a le même profil est qualifiée d’égoïste et de parvenue. Certains entrepreneurs cherchent donc à rééquilibrer la balance en adoptant le principe de la discrimination positive: c’est le cas d’Alexandre Taillefer, qui a décidé de favoriser la présence des femmes dans les postes importants de ses entreprises, après avoir appris une précieuse leçon.
Prendre sa place
Les gens d’affaires ne sont évidemment pas les seuls à jongler avec les éternels préjugés sexistes. On trouve aussi ces derniers dans les domaines des arts, du sport, du divertissement et des nouvelles technologies, qui se révèlent bien loin d’être «neutres». Pour les journalistes Mathieu Dugal et Tamy Emma Pepin, il est clair que les femmes sont les premières victimes des réseaux sociaux et d’Internet, bien qu’elles continuent de rester à l’écart des débats éthiques soulevés par le développement technologique.
Heureusement, des journalistes et militantes telles que Liz Plank et Joanne Vrakas se servent des outils offerts par le Web, la télé et la radio pour faire entendre leurs messages. Lorsque les hommes se sentent menacés par leurs discours féministes, ce qui n’est pas rare, elles précisent qu’il n’y a aucune raison de craindre la parité: au contraire, ces messieurs gagneraient une meilleure éducation, plus d’argent, une meilleure vie sexuelle, moins de violence et la chance de partager le fardeau du pouvoir.
Une question de justice
Afin d’encourager ce changement, certains croient qu’il est nécessaire d’instaurer des quotas et de nouvelles lois plus sévères. À ce titre, l'ex-première ministre Pauline Marois se rappelle que l’introduction du congé parental a grandement contribué à la reconnaissance du rôle maternel, même si le sujet demeure délicat dans bien des entreprises. Caroline Codsi, présidente fondatrice de l’organisme Gouvernance au féminin, ajoute que les quotas imposés par la France ont fait augmenter de 28 % le nombre de femmes dans les postes de haute direction, prouvant que les Québécois devront peut-être se montrer plus fermes pour obtenir des résultats.
L’avocate Sophie Gupta en est persuadée, car elle sait qu’il ne suffit pas d’envoyer les femmes à l’école pour qu’elles grimpent les échelons. En effet, au cours des deux dernières décennies, les classes de droit se sont remplies d’une majorité de femmes, mais celles-ci seraient à peine 15 % à occuper un poste d’associée de cabinet. Quand on réalise que cette situation se répète partout, on se doute que les femmes devront mettre la justice de leur côté afin d’accéder à la parité.
Des chiffres qui en disent long...
- 95 % des PDG des grandes entreprises canadiennes sont des hommes.
- 15,9 % de femmes font partie de conseils d’administration au Canada, ce qui représente une augmentation de 3,9 % en sept ans.
- 40 % des conseils d’administration ne comptent aucune femme.