Retrouvailles | Guillaume Perreault
«Avec l’âge, je décrocherai peut-être plus de rôles»

Guillaume Perreault
Après avoir incarné Théo Carpentier dans Yamaska pendant six ans, Guillaume Perreault s’est retrouvé le bec à l’eau. Comme d’autres comédiens, il a découvert que la popularité d’une série ne garantissait pas que les contrats pleuvraient une fois celle-ci terminée.
Après avoir campé des personnages plus ou moins importants dans Annie et ses hommes (Jean-Philippe) et Trauma (Nicolas Dalpé), le comédien s’est vu confier le plus gros rôle de sa carrière par les auteurs Anne Boyer et Michel d’Astous. «C’est dans Yamaska que j’ai vraiment appris mon métier», souligne-t-il. Guillaume Perreault relevait aussi un défi de taille: remplacer au pied levé François Arnaud, qui avait quitté le téléroman pour commencer une carrière internationale.
«Aussi surprenant que ça puisse paraître, je me suis demandé si je voulais ce rôle. Je viens du milieu de la création, et la télévision n’avait pas une importance capitale pour moi. De plus, je me demandais: “Pourquoi suis-je le deuxième à jouer ce personnage? Pourquoi n’a-t-on pas créé un nouveau rôle pour moi?” J’ai balayé ce questionnement et je me suis dit: “Vas-y. Relève le défi.” À l’époque, je travaillais à la SAAQ; grâce à Yamaska, j’ai pu quitter cet emploi. J’avais 28 ans. Je me suis mis à penser que je pouvais être comédien à plein temps.»
Star-système
Un certain mystère a entouré la fin de Yamaska. Y aurait-il sept saisons? Huit? «Pour ma part, mon personnage avait vécu ce qu’il avait à vivre, et je voulais passer à autre chose», se rappelle Guillaume Perreault. Le comédien pensait qu’après la fin de la série, en 2016, les rôles se succéderaient. Il avoue aujourd’hui que c’était un peu naïf de sa part. En secret, il espérait que les auteurs l’engageraient dans L’heure bleue, leur prochaine série, car il savait que son travail avait été apprécié. «Par contre, on sait qu’on ne peut pas toujours travailler avec les mêmes auteurs», précise-t-il.
Le comédien a cherché sa voie pendant un moment. A-t-il «harcelé» son agence pour qu’on lui trouve des rôles? «Au début, oui. J’ai même changé d’agence. De plus, l’arrivée des médias sociaux a bouleversé les règles. Je viens du monde du théâtre. Je ne veux pas compter sur le star-système pour m’aider à percer dans le métier. Je n’étais pas préparé à ça; je n’ai rien vu venir ou peut-être que ça ne me tentait pas», dit-il.
L’étoffe des héros?
Aujourd’hui, Guillaume Perreault est satisfait de son parcours professionnel, mais il est conscient de son image de jeune premier. «Je me dis que le temps fera son œuvre et qu’on me verra autrement quand je serai plus vieux. Avec l’âge, je décrocherai peut-être plus de rôles», espère-t-il.
Quoi qu’il en soit, il aimerait incarner un homme dont la vie bascule et qui, pour s’en sortir, doit trouver en lui-même des ressources insoupçonnées. «J’aime être dans la peau d’un personnage qui revient de loin. Je n’ai pas le goût de camper un héros.» Par ailleurs, Guillaume Perreault a commencé à dessiner depuis qu’il a moins de rôles. «J’ai demandé des bourses. Je travaille fort. Souhaitez-moi de trouver aussi du travail en tant qu’artiste illustrateur!»