Anick Dumontet: «Ça fait du bien de ralentir» | 7 Jours
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Anick Dumontet: «Ça fait du bien de ralentir»

Image principale de l'article Anick Dumontet: «Ça fait du bien de ralentir»
Photo : Dominic Gouin, TVA Publications

Malgré la pression sociale qui nous pousse à en faire toujours plus, Anick Dumontet refuse de suivre ce mode de vie. L’animatrice de Roue de fortune chez vous! est plutôt une adepte de la lenteur, dont elle fait l’éloge, dans tous les domaines. Son message est clair et d’une grande simplicité: revenons à l’essentiel en profitant de la vie et du temps qu’on passe avec nos proches.

Anick, serez-vous de retour à Roue de fortune chez vous!

Oui, c’est confirmé: j’y serai pour une 12e saison. C’est quand même incroyable! Chaque fois qu’une saison se termine, je me dis que je vais en profiter pour me reposer, parce que c’est épuisant d’être ainsi sur la route, mais il y a toujours quelque chose qui se présente. J’ai toujours des contrats. 

Vous n’aimeriez donc pas ajouter encore plus de mandats à votre horaire? 

Non, je n’en ai pas envie. Pourquoi le ferais-je? J’ai envie de me reposer. Je trouve que, d’une manière générale, nous en faisons trop. Comme si ce n’était jamais assez. Pouvons-nous nous donner le droit de vivre, tout simplement? Présentement, je choisis de faire les choses lentement. Je choisis d’en faire moins. Je préfère rester avec mon fils plutôt que de prendre un autre mandat. 

C’est quand même une chance pour vous et pour lui d’avoir du temps ensemble. 

Effectivement. Après chaque contrat de Roue de fortune chez vous!, je prends un malin plaisir à redevenir une mère. On dirait qu’il y a toujours quelqu’un pour m’inviter à faire autre chose, mais je préfère être avec mon fils. Même s’il a 12 ans, je trouve que c’est super important d’être présente pour lui. 

Avec son fils de 12 ans.

Photo : Julien Faugère, TVA Publications

Avec son fils de 12 ans.

Sentez-vous qu’il prendra bientôt son envol? 

Je n’ose même pas y penser... Simon est en secondaire 1. Il me dit qu’il va quitter la maison assez tôt, non pas parce qu’il est malheureux, mais parce qu’il a hâte d’être autonome. Il caresse le rêve d’être repêché par une équipe de je ne sais trop où au Québec et de quitter la maison à 16 ans. Je
lui dis à la blague: «Bien oui, mon grand... C’est moi qui t’ai mis au monde, mais c’est une autre madame qui va laver tes vêtements! Il n’en est pas question!» (rires) 

Le fait que vous viviez seule avec lui a-t-il créé une relation plutôt symbiotique entre vous? 

Oui. Comme c’est mon seul enfant, toute mon attention est sur lui. Je m’entends super bien avec son père, qui est aussi très présent. Simon passe la moitié du temps chez lui. Nous travaillons beaucoup, son père et moi, mais nos mères nous aident énormément. C’est une grande chance. Je rappelle toujours à Simon à quel point il est choyé dans la vie parce qu’il est aimé.              

D’où vous vient cette envie d’en faire moins professionnellement, alors que dans la société d’aujourd’hui on insiste beaucoup sur la performance? 

La première fois que j’ai entendu parler d’un mouvement qui faisait l’éloge de la lenteur, c’était avec le slow food. J’ai lu là-dessus et ça m’a vraiment inspirée. Lorsque je me suis mise au jogging, j’ai adopté la même approche. Je me suis dit que j’allais courir 10 secondes et marcher 10 secondes. Je voulais développer mon propre style, que j’appelais le slow jogging. Je voulais courir lentement, sans objectif. Ça fait du bien de ralentir, de réduire
nos attentes et nos exigences. C’est fou comme la vie va vite! Nous avons tellement de responsabilités, et la charge mentale est lourde. 

Croyez-vous que cette dernière est plus lourde qu’avant? 

Si nous nous comparons aux gens qui vivaient il y a 60 ans, nous menons, en matière d’événements, d’activités, de voyages et de responsabilités, la vie de deux personnes. Nous sommes en train de devenir quasiment fous! Nous changeons de décor régulièrement. Nous consommons les films et les émissions à grande vitesse. Nous préparons même le souper à la va-vite. Mais pourquoi faudrait-il toujours se dépêcher? Nous faisons tout trop rapidement... et nous ne voyons pas le temps passer! 

Photo : Dominic Gouin, TVA Publications

Depuis quand avez-vous adopté cette nouvelle façon de vivre? 

Depuis deux ans, j’essaie de me débarrasser des sources de pression. Je travaille, mon fils joue au hockey, je cours toujours... À l’arrivée du temps
des fêtes, j’ai décidé de prendre du recul, de ne plus préparer autant de bouffe et de ne pas courir pour les achats. Nous faisons trop de bouffe et nous achetons trop, comme si nous avions toujours peur de manquer de quelque chose. 

On dit que plus on possède, plus on a de responsabilités... 

C’est vrai. Quand je me suis séparée, j’ai acheté l’une des plus petites maisons de mon quartier. J’aime la liberté que cela me procure. Peu importe ce qui m’arrivera, je n’aurai jamais le stress de perdre ma maison. Elle sera toujours la mienne. Je m’en suis occupée et je l’améliore chaque année. J’ai fait construire un garage, j’ai ajouté une piscine creusée, etc. Je l’aime beaucoup. Elle est belle. 

Arrivez-vous à vivre à votre rythme? 

Je suis comme tout le monde: je n’arrête pas de courir. Petite, j’avais déjà déclaré ne pas vouloir travailler de 9 à 5. Parfois, il faut faire attention à ce qu’on souhaite... (sourire) J’ai un horaire atypique. Les gens pensent souvent que je ne travaille pas, mais en fait je travaille beaucoup. Il faut trouver son propre rythme, sa manière de faire. Je ne suis pas d’accord avec tout ce que la société nous impose. Même avec notre séparation, mon ex et moi avons fait les choses à notre façon. C’était très amical. 

Et vous continuez de bien vous entendre...

Oui. Chaque année, nous prenons des vacances avec le même groupe d’amis. Simon est au septième ciel quand il voyage avec ses deux parents! Il faut arrêter de suivre les conventions qui sont désuètes ou qui ne nous conviennent pas. 

Qu’est-ce qui vous procure le sentiment de profiter de la vie? 

Honnêtement, j’ai tellement manqué de sommeil par le passé que j’aime rester dans mon lit le plus longtemps possible... Avec Simon, je dois toujours me lever tôt. Donc, les matins où je n’ai rien à faire, j’en profite au maximum. J’aime les choses simples. Je travaille 25 fins de semaine durant l’été, alors quand j’ai le privilège de cuisiner une sauce à spaghetti un samedi, je l’apprécie. Les médias et les réseaux sociaux nous montrent en permanence ce que nous pourrions avoir de plus. Il faut se concentrer sur ce que nous avons de bien dans notre vie et non sur ce qui nous manque. 

  • Pour une 12e saison, Anick Dumontet reviendra à la barre de l’émission Roue de fortune chez vous!, diffusée à TVA. 

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