Andrée Lachapelle décède à l’âge de 88 ans

C’est avec une infinie tristesse que nous apprenions le décès de Madame Andrée Lachapelle. Atteinte d’un cancer, la comédienne aurait demandé l’aide médicale à mourir. Elle est décédée entourée de ses proches. C’est une grande dame qui s’est éteinte dans l’après-midi du jeudi 21 novembre. Son apport au théâtre et au cinéma est inestimable. Elle nous laisse d’impérissables souvenirs, notamment avec son dernier projet, Il pleuvait des oiseaux. Madame Lachapelle avait célébré ses 88 ans le 13 novembre dernier après une carrière exceptionnellement remplie.
Née à Montréal le 13 novembre 1931, Andrée Lachapelle a baigné dans les arts dès son plus jeune âge. Pour avoir grandi auprès d’un père qui aurait souhaité être acteur, des frères et sœurs qui faisaient du théâtre amateur et une mère qui l’invitait ponctuellement à l’opérette, la culture a toujours fait partie de sa vie. À l’époque où les femmes rêvaient généralement de devenir secrétaire, infirmière ou enseignante, celle qui avait hérité de plusieurs talents artistiques hésitait pour sa part entre le jeu, la musique et la danse. C’est finalement le jeu qui lui aura permis de trouver sa voie.
C’est en 1952 que Madame Lachapelle a fait ses premiers pas au théâtre et les rôles qu’elle a tenus à la scène se comptent par dizaines: Le Misanthrope; Crimes et châtiment; Au retour des oies blanches; Huis clos; Les Troyennes; Un tramway nommé désir; La cerisaie; Soudain l’été dernier; Albertine en cinq temps; Titanica, La robe des grands combats; Incendies; Les femmes savantes et Une maison de poupée sont quelques-uns de ses projets.
À la télévision, des rôles consistants lui ont aussi permis de laisser sa marque: 14, rue de Galais; Filles d’Ève; Rue des Pignons; Chez Denise; Le temps d’une paix; Monsieur le ministre; La maison Deschênes; Super sans plomb; Scoop; La Misère des riches; Miséricorde; Innocence; Le volcan tranquille; Diva; Mon meilleur ennemi; Emma; L’héritière de Grande Ourse; L’auberge du chien noir; Les Étoiles filantes; La galère et Yamaska, pour nommer que ceux-là.
C’est au cinéma qu’Andrée Lachapelle aura travaillé à son dernier projet, Il pleuvait des oiseaux, un long métrage dans lequel elle incarnait une Marie Desneiges particulièrement émouvante. Il était clair pour l’actrice que ce rôle serait son dernier en carrière. Mais il y en a eu bien d’autres avant d’en arriver à ce rôle ultime: À corps perdu; Dans le ventre du dragon; Jésus de Montréal; Nelligan, Léolo, Cap Tourmente, La pension des étranges, Le secret de ma mère, Le météore, La dernière fugue; Route 132, entre autres.
Madame Lachapelle a été honorée à plusieurs reprises au cours de sa carrière. On lui a notamment décerné le prix Guy-L’Écuyer; le prix Génie de la meilleure actrice; le prix Gémeaux de la meilleure interprétation pour un premier rôle féminin et le Prix du mérite du français dans la culture. Elle a aussi été reçue Officière de l’Ordre national du Canada et Chevalière de l’Ordre national du Québec.
Mère de trois enfants nés de son union avec feu Robert Gadouas dont la comédienne Nathalie Gadouas est issue, elle a longtemps formé un couple avec le réalisateur André Melançon, décédé en août 2016. De par ses engagements dans la communauté, le couple suscitait une profonde admiration.
Au nom de tous ses lecteurs, le magazine 7 Jours tient à offrir ses plus sincères condoléances à la famille de Madame Lachapelle de même qu’à ses proches.